Le raccourci est le nerf de la guerre ! Lorsque nous vivons des expériences importantes, quelles soient bonnes ou mauvaises, le cerveau n’a pas la capacité de mémoriser l’ensemble des détails, que cela soit de l’environnement, du déroulé exacte de ce qui s’est passé ou autres. Il va donc retenir les éléments clefs, ceux qu’il estime avoir une importance prépondérante, ceux qui auraient selon lui, joué un rôle clef. Bien évidemment, cette détermination se fait de manière majoritairement inconsciente. Nous avons évidemment conscience des grandes lignes du scénario et du décor dans lequel tout s’est déroulé, mais souvent, ce que l’inconscient a estimé être un détail clef n’est pas même considéré consciemment. Alors le cerveau va faire ce que j’appelle un raccourci, c’est-à-dire un lien entre ces différents détails clef pour venir à une information cohérente permettant d’expliquer l’expérience qui a été vécue. Dans le cas d’une expérience traumatisante, ce raccourci va servir de signal d’alarme au cerveau. A chaque fois que l’individu va entrer en contact avec l’un des détails clefs appartenant au raccourci, cela déclenchera une mise en comportement de survie, l’individu sera alors sur la défensive, prêt à agir. Le raccourci est donc un moyen de faciliter le travail du cerveau en facilitant la survie. L’individu a été confronté à un événement particulièrement traumatisant, il sera donc essentiel d’être en mesure dans le futur de pouvoir anticiper une nouvelle occurrence. Le principe est simple : un enfant se brûle avec une poêle posée sur une gazinière, son cerveau va alors contextualiser les éléments liés à cette expérience, et cela donnera quelque chose comme : Poêle + Gazinière = DANGER ! Le raccourci est en place, et il est bien contextualisé, ce qui veut dire qu’il ne déclenchera pas d’alarme (un signal de peur) pour une poêle rangée dans un placard. L’exemple est très simpliste et même caricatural, mais représentatif du fonctionnement général.

C’est tout le travail du psychobiologue, partir à la recherche de cette information ultime, ce raccourci qu’a pu faire le cerveau et qui cause à la personne ses tourments parfois au quotidien. Déjà, il y a deux formes de répercussions, celles qui seront continues, comme un mal-être quasi-permanent, ou celles qui se répètent ponctuellement. Dans un cas, c’est le cerveau qui va maintenir l’individu dans un fonctionnement orthosympathique, ce fameux mode de survie, et dans lequel certains organes vont être en souffrance, fatigue et dépression vont pouvoir s’installer,… Dans l’autre, cela se traduira par une répétition d’expériences similaires, soit parce que le cerveau cherche encore à comprendre ce qui a pu se passer afin de trouver une solution adéquate (l’individu sera alors régulièrement replongé dans des expériences similaires), soit parce qu’il sera inconsciemment dans l’évitement ou le sabordement (ce qui est pareil finalement) de toutes les expériences similaires (si le mariage représente un danger, la personne risque de voir toutes ses relations qui menacent de devenir sérieuses se terminer brutalement).

La grande difficulté, c’est qu’un raccourci n’est pas forcément une information logique ou même intelligente. La seule chose importante pour le cerveau, c’est qu’elle soit cohérente. Le fait qu’il paraisse idiot que certains détails aient pu être considérés comme étant prépondérants n’a pas d’impact sur le fait qu’ils le soient, et rejeter cette information obligerait à perdre l’accès au raccourci et à toute chance de le déprogrammer. Car il s’agit bien d’un programme qui va conditionner le comportement d’un personne en réponse à quelque chose, le cerveau se programme inconsciemment en réponse et pour répondre à l’expérience initiale. Parfois, c’est la solution même, cette fameuse réponse, qui est ce qui va causer des souffrances à une personne, entrainant des comportement problématiques (phobies, peurs, etc…). Le raccourci pourra se créer de deux manières : à la suite d’un enchainement de situations semblables sans lien visible, mais dans lesquelles on va retrouver certains détails ou configuration similaires et récurrents, et/ou lorsqu’un événement particulier vient d’inscrire dans un contexte biographique particulier. Cette dernière possibilité est celle qui va inscrire le raccourci dans un contexte transgénérationnel, le contexte biographique étant l’histoire d’une personne, incluant son histoire familiale, comme un terreau qui favorisera l’émergence de certaines prédispositions et sensibilités particulières à certains stimuli.

Donc, non seulement le raccourci n’est pas forcément logique à première vue, mais son caractère contextualisé et spécifique ne le rend souvent compréhensible que pour la personne intéressée. Cela m’est souvent d’arriver à une définition du raccourci qui n’avait aucun sens pour moi, la phrase même ne semblait rien vouloir dire, et pourtant, c’était l’information exacte, celle sur laquelle la personne allait résonner pleinement. Il faut donc prendre bien soin d’écarter tout a priori lorsque l’on fait cette recherche, et de n’écarter aucune information, aucun détail si saugrenu qu’il puisse paraitre. La déprogrammation se fait majoritairement dans la formulation de ce raccourci, lorsqu’une personne réalise consciemment l’existence, la nature et la source de ce lien, il aura tendance à naturellement s’effacer, le cerveau pouvant relâcher sa vigilance. Le reste se fait par un reconditionnement PNL ou l’Hypnose ericksonienne. Là encore, nous restons parfaitement dans le cadre d’une thérapie brève, l’identification se faisant sur une ou deux séances (trois dans le cas de conflits multiples), et la reprogrammation sur une ou deux séances additionnelles selon les cas.

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