Dans l’expérience précédente, je vous ai rappelé les filtres qui influencent notre vision de la réalité extérieure.

Aujourd’hui je vais vous emmener dans le passé pour vous demander à quel héro avez-vous joué quand vous étiez petit ? Quel est celui qui vous faisait rêvé, en qui vous aimiez vous glisser dans des déguisements ? Batman, superman, un voleur ou un inspecteur ? Vous jouiez plutôt à l’infirmière, à la maitresse ou à la marchande ?

Une fois que vous avez le 1er personnage en tête, quelles qualités pourriez-vous lui attribuer? Souvenez-vous quelles émotions ressentiez-vous dans sa peau ?

Il est toujours intéressant de s’interroger sur les expériences que cette identification vous a permises. Quels besoins ça satisfaisait d’être ce personnage ? Et aujourd’hui, pourriez-vous voir le prolongement de ce personnage dans votre quotidien ? Dans vos passions, votre profession ou vos relations peut-être ?

Concrètement, quand nous étions enfants, nous n’étions pas du tout dépendant de ce personnage. Quelqu’un pouvait se moquer de lui, le critiquer, le rejeter, cela nous affectait pas du tout ou tout petit instant et on n’en parlait plus. Le problème s’installe à l’âge adulte où cette lucidité se perd.

Là aussi, à notre manière, nous enfilons un rôle, un costume et développons un personnage en croyant l’être. Parfois on a même un uniforme pendant l’exercice de nos fonctions : On devient policier, infirmière, pompier, chirurgien… ce n’est qu’un vêtement, un personnage plus élaboré que celui de notre enfance. La blouse du chirurgien est complété d’une façon de penser, de sentir et de réagir – même chose pour un militaire ou un curé. Enfant, on jouait à se mettre dans la peau de notre héros préféré et on le savait. A l’âge adulte, on s’identifie au personnage (avec un uniforme ou pas), ce n’est pas la question du costume qui dérange, c’est le fait que nous sommes le costume.

La grande question c’est : pourquoi nous identifions nous à un personnage qui n’est pas nous ? Avant d’être avocat, dentiste ou d’être la grande sœur de… ou encore, la meilleure amie de Géraldine… Avant de naitre, dans le ventre de notre mère nous avons été à un moment donné sans prénom, et pourtant nous étions !

Malgré tout, nous avons en nous une pulsion d’être ce que nous ne sommes pas, de nous identifier à tellement de chose. Nous sommes malade, addict, accrocs à quelque chose qui nous rend la vie impossible, dépendant de l’histoire qu’on se raconte, de toutes les identifications à ce que nous ne sommes pas, que nous n’avons jamais été et que nous ne serons jamais…

La maladie comme n’importe quelle addiction d’ailleurs sont deux superbes exemples qui ne sont que des accessoires du personnage que nous jouons malgré nous : elle manifeste l’identification à ce que nous ne sommes pas : nos émotions, nos croyances, notre job, notre pays d’origine. Tout cela n’est qu’un costume pour les autres.

Guérir d’une maladie consiste à guérir de notre identification à tout ce qui n’est pas nous. C’est cette compréhension qu’à partir du moment où je m’identifie à un objet, quelqu’un, à ce que l’autre pense de moi, je tombe malade en créant mon malaise de A à Z.

Dans ma vidéo intitulée « Mettre un peu de clarté derrière les notions d’égo, conscient, inconscient, personnalité » :  j’ose espérer avoir pu contribuer à clarifier le rôle de l’égo. Cette fois-ci, il s’agit de comprendre les rôles de l’identification.

D’abord, le but de l’identification c’est la construction de l’égo (l’image de soi). On cherche à construire une image valorisante et la maintenir dans le temps, exactement comme l’image de notre super héros d’enfance voir même de nos idoles d’aujourd’hui.

Notre volonté de nous accrocher à notre famille, nos amis, des objets valorisants, des émotions, notre corps, notre appartement… bref, tout ce qu’il est possible d’accoler avec « c’est à moi, mon mari, ma maison secondaire, mes amis de toujours… » nous permet directement de nous sentir quelqu’un.

Par exemple, on se dit juge, cavalier, on a des abdominaux sculptés en carré de chocolat… et pourtant ce corps aussi il change, comme les traits de notre visage et cette idée de changement nous est intolérable. Nous ne voudrions pas changer pour éviter la mort. En réalité, “Rien n’est permanent, sauf le changement.” 

Je vous mets au défi de me trouver quelque chose qui n’a jamais changé et auquel vous pouvez vous identifier.

Comprenez bien que dès que vous complétez ces deux mots : « je suis » par quelque chose, vous êtes dans le phénomène de l’identification. Qu’il s’agisse de l’identification à un objet, une émotion, un prénom… Bref, toute chose qui ne fait que passer.

Ce que je vous propose, c’est de transformer ce « je suis » par « j’ai ».

Par exemple : « Je suis sympa, je suis une femme, je suis française, je suis Ambre, thérapeute… » devient alors : « J’ai des qualités reconnues de sympathie, j’ai un sexe féminin, j’ai la nationalité française, j’ai pour prénom Ambre, j’ai pour profession… »

Il s’agit de pointer du doigt vos identifications : Etes-vous identifié à autre chose que vous-même ? Car c’est tout ce dont vous êtes dépendant qui vous fait réagir quand le changement survient, qu’il s’agisse de :

  • Votre activité professionnelle, vos loisirs, vos sports favoris…
  • Vos opinions (politiques, religieuses, spirituelles…)
  • Vos biens immobiliers ou voitures/motos/meubles/collection d’art
  • Votre conjoint, votre famille ou vos amis,

En réalité, quand un événement extérieur survient et que « ça ne glisse pas naturellement », qu’il y a REACTION, c’est toujours une invitation à aller regarder ce qui vous affecte. Demandez-vous ce qui vous est insupportable ? Dans quels domaines ou lorsqu’on évoque quel(s) sujet(s) ?

Qu’est ce qui à vos yeux ne doit surtout ne jamais t’arriver ? Autrement dit, que l’idée de perdre vous est insupportable ? Qu’est-ce qui selon vous ne doit pas changer ?

Je vous encourage à écrire tout ce qui remonte à la surface car c’est tout ce à quoi vous êtes identifié. Partant de là, vous en êtes dépendant car tu vous y avez laissé de l’énergie.

Ensuite, en relisant une fois de plus votre liste, vous savez bien que vous n’êtes pas cela : qu’il s’agisse de votre conjoint, ce n’est pas vous ; de votre enfant, ce n’est pas vous ; de votre voiture, ce n’est pas vous… Vous étiez avant eux et avant de croire être cela. Tout c’était à l’extérieur de vous, pourtant, votre identité en est indépendante aujourd’hui.

Je ne sais pas ce que vous avez écrit : y’a-t-il des objets auxquelles vous vous êtes identifié ? Les émotions sont des objets émotionnels comme les pensées, tout ça correspondant à des choses qui changent perpétuellement (Cf. ma vidéo sur les émotions, nos alliées), ce sont des mouvements. Alors avant d’écrire tout cela, rappelez-vous que vous existiez avant et que vous existerez après.

Alors même si vous me dites sur un ton moqueur : « c’est bon Ambre, je sais faire la différence entre ma BMW et ma personne », évidemment, je ne doute pas que vous le compreniez intellectuellement. Cependant, si je me mets à critiquer la couleur de votre BMW, ses options et sa ligne, je parierais fort chez certains amis que l’émotion risque de leur monter au nez. Ce qui montre bien qu’ils laissent leur voiture leur dicter qui ils sont. Pour certains, ça ne sera pas la voiture mais le montant disponible sur leur compte en banque, pour d’autres encore, leur fonction sur leur carte de visite, etc. Autant d’éléments qui les définissent.

Il est clair que certaines désidentification sont plus faciles à faire que d’autres. Et bien souvent quand nous empruntons la voie du développement personnel, on s’éloigne des biens de consommation pour se rapprocher du dépouillement, à la découverte de son MOI Profond..

Mais pour ne pas s’éloigner de l’égo, on passe beaucoup de temps à nous identifier à un rôle, un objet, une relation, à pas mal d’objets et /ou de personnes extérieurs à soi pour construire une image positive de soi qui se maintienne dans le temps. Avec des questions par rapport à l’autre. Par exemple : « qu’est-ce que Gérald pense de moi ? 

Cette fois-ci, je vous propose un nouvel exercice inspiré de la PNL :

1ère étape : Choisissez une expérience positive, dissociez-vous de cette expérience comme si vous la découvriez sur un grand écran.

Décrivez les sous-modalités = la netteté, le mouvement, le volume du son, le rythme, la clarté, les couleurs, la taille de l’image, la distance et la localisation de l’écran par rapport à vous ? D’après vous, qu’est-ce que les autres pensent de vous ? Comment ils vous voient ?

2ème étape : Faites maintenant la même chose avec une expérience négative (par exemple une expérience pendant laquelle vous vous êtes senti dévalorisé ou une séparation que vous avez eu l’impression de subir, une agression physique/verbale…). Dissociez-vous et observez les sous-modalités (cf. reprenez les mêmes critères que précédemment : netteté, le mouvement, le volume du son, le rythme, la clarté, les couleurs, la taille de l’image, la distance et la localisation).

3ème étape :

1ère option : l’image positive prend la place de l’image négative

2ème option : l’image positive de vous prend soin de l’image négative de vous (comme s’il s’agissait de 2 personnes différentes puisque vous êtes dissocié des deux expériences positive/négative)

3ème option : puisque vous êtes dissocié des deux expériences, prenez conscience que vous n’êtes ni cette image positive, ni cette image négative. Et pourtant vous vous étiez identifié aux deux.

L’image de soi est une donnée très inconsciente, d’ailleurs, l’exercice que vous venez de faire met en lumière deux images différentes que vous avez de vous-même (celle que vous qualifierez de positive et l’autre, de négative). Il est évident que vous ne pouvez pas être à la fois petit et grand par contre vous pouvez avoir des caractéristiques tout à fait variées : un jour vous pouvez être généreux et le lendemain pingre. Un jour vous pouvez vous sentir triste et le lendemain très heureux, ce ne sont que des caractéristiques, du mouvement, des accessoires, et vous n’êtes pas cela. Le problème c’est qu’on évolue dans un système qui nous oblige à choisir entre vrai ou faux. C’est à l’image de la dualité dressée l’une face à l’autre, en opposition, alors que la vie nous offre beaucoup plus d’angles de vues. Par exemple, je suis capable d’aller voir chez moi la femme qui peut être ceci et cela sans avoir besoin de choisir entre les deux. Ce qui veut dire que je suis courageuse et feignante à la fois. Concrètement, la difficulté c’est d’accepter d’être quelque chose et son contraire, c’est d’ailleurs ce qui nous fait perdre la solidité du super héros qu’on veut montrer au monde !

Retenez que :

L’enfant s’amuse à être quelqu’un d’autre, il joue alors que l’adulte est sérieux quand il se prend pour quelqu’un d’autre. Alors que l’enfant se construit, l’adulte se détruit.

L’identification construit l’image de soi donc la construction de l’égo. Le problème c’est que n’importe quelle identification est fragile puisque l’objet en question ne dépend pas de vous. La seule identification stable c’est l’identification à l’impermanence.

Comme je dis toujours que nous sommes des acteurs sur le grand jeu de la vie, voyons à quel point on joue perpétuellement le même scénario :

Par exemple, enfant, Jean se plaint à sa mère que les élèves de sa classe se moque de lui. Aujourd’hui il se plaint à son boss d’être le souffre-douleur de ses collègues et dans 15 ans, il se plaindra au directeur de l’EPADH d’être malmené par les autres résidents – c’est toujours la même histoire, rien ne change, sauf la forme mais pas le fond.

2 possibilités :

1/ Nous attirons les événements extérieurs en cohérence avec nos croyances, nos valeurs, notre histoire. Je crois que les hommes profitent des femmes donc je rencontre des hommes qui donnent raison à mon système de croyance.

2/ Nous interprétons ce qu’on rencontre à l’extérieurs en les déformant avec nos filtres pour maintenir notre monde intérieur. Dans l’exemple cité, même quand je croise un homme qui ne cherche pas à profiter de moi, soit je ne les vois pas, soit je le vois comme s’apprêtant à profiter de moi. Ou je crois que je n’ai jamais eu de chance en amour alors même quand j’en ai, je pense que ça ne va pas durer et que ça annonce une relation proche du passé.

Etant donné que c’est notre inconscient qui dicte nos relations, lorsqu’on rencontre une personne, ce dernier lui donne un « rôle » : celui de notre frère, de notre mère, d’un prof qui nous a marqué… Concrètement, nous sommes peu en contact avec la réalité du présent. Par exemple : un nouveau collègue vient d’arriver dans mon équipe, mon inconscient se demande à qui ressemble t’il pour savoir s’il doit l’apprécier ou s’en méfier.

Une fois que la personne fait partie de notre décor, il prend le rôle d’un personnage de notre histoire, c’est comme ça que nous entrons en relation avec le personnage du passé dont il prend le rôle. C’est toute la découverte du transfert selon Freud.

Nous attirons des gens qui ressemblent à des personnes de notre passé et nous interprétons leur comportement comme étant identique. Bien que la meilleure amie ne soit pas comme la sœur, la relation à cette personne est la même, ce qui fait que la perception de cette personne aussi.

De ce fait, pour maintenir notre scénario de vie, nous projetons à l’extérieur nos croyances intérieures > Nous attirons des événements compatibles avec notre scénario et nous interprétons les événements extérieurs.

Les personnes qui nous apprennent à jouer notre rôle, celui que nous allons jouer toute notre vie, ce sont nos éducateurs, toutes les figures d’autorité qui nous disent comment faire, dire, penser et son contraire (les interdits).

Si on cherche à comprendre qui a pensé notre scénario de vie, la psychogénélaogie montre que les grandes lignes ont été dessinées avant notre conception, par nos parents et nos ancêtres avant eux.

On l’a vu, enfant nous jouions des super-héros dont nous savions bien qu’ils n’étaient pas nous, et une fois adulte, nous nous identifions à des rôles en cohérence avec le scénario que nous avons reçu au cours de notre empreinte de naissance.

En réalité, quand nous étions petit, nous avons choisis un héros compatible avec notre scénario pour l’imiter (répéter en quelque sorte), afin que plus tard, adulte, nous puissions le jouer une fois pour toute (l’incarner) en y croyant vraiment.

Nous sommes en quelque sorte incarné pour réparer certaines histoires passées, dans le prolongement de notre inconscient familial.  Et ce qui donne du sens à tout ça, c’est VOUS en tant que spectateur (observateur) !

Telle une boule multifacette, un observateur se prend tour à tour pour chacune des facette c’est-à-dire pour chaque personnage. Et à chaque fois qu’il le souhaite, il sort d’une facette, il s’en dissocie. Il vit dans le moment présent.

L’observateur peut tout accepter, tout accueillir, tous ses espaces, tous les masques, ses facettes, il peut jouer avec, en sachant que quand un scénario se termine, il remercie. Il a cette lucidité de l’enfant qui sait voir les déguisements derrière chacun des personnages.

Quand on devient observateur, il n’y a plus de personnage à incarner à tout prix, plus de scénario écrit à l’avance ! Vous devenez capable de changer l’histoire, de couper des liens toxiques, de libérer des loyautés familiales en libérant avant vous (vos ancêtres) et après vous… Vous êtes capable de vous désidentifier !

Et puisque tout est juste, parfait et à sa place, le plan divin nous invite chaque instant à grandir en conscience en nous transformant.

Et si on est d’accord pour affirmer que « tout est juste, parfait et à sa place », on ne devrait jamais avoir de désaccord avec ce qu’on rencontre (les autres, les événements comme nos ressentis). Ce qui veut bien dire qu’il n’y a qu’un seul problème : le refus de la réalité.

Pourtant à chaque instant, ce qui nous est demandé est de s’adapter. Pour cela, il faut changer : changer de croyances va avoir un impact sur notre comportement.

Par exemple : deux personnes peuvent s’aimer très fort à un moment donné et se détester à un autre. Et c’est bien souvent grâce aux crises que j’évolue. En acceptant ce que je rencontre, je grandis, je fais l’expérience du vivant et je m’adapte au mouvement permanent. Dans le cas contraire, je me fige, je résiste (« tout ce à quoi je résiste persiste »). C’est vraiment à partir du moment où nous acceptons le changement c’est-à-dire quand nous acceptons ne pas être quelque chose ou quelqu’un, que nous cessons d’être identifié à quelque chose qui ne changerait pas. Lorsque nous acceptons de ne plus être défini par quelqu’un d’extérieur, quand nous sommes capables de voir le personnage et l’histoire qui se répètent, que nous accédons à l’unité (et plus la dualité).

J’accepte ce qui se présente à l’extérieur, dans son mouvement permanent et qui dit « acceptation » dit « plus de conflit ».

La seule personne que nous pouvons changer c’est NOUS et à aucun moment le monde extérieur.

Les 3 étapes du changement :

1/ Accepter 

Puisque qu’il n’y a qu’un conflit, le refus de la réalité, la seule voie c’est l’acceptation. « Tout ce que tu rejettes tu le renforces, et tout ce que tu acceptes tu le transforme ». E. Tolle

S’il t’est impossible d’accepter quelque chose parce que tu n’es pas prêt, accepter le fait que tu ne puisses accepter ceci pour le moment. C’est déjà une acceptation en soit.

2/ Cultiver la gratitude : dire merci

Survient un problème, une difficulté, un imprévu, je l’accepte et je remercie pour cela car je sais que tout est juste, parfait et à sa place.

3/ Par-dessus tout : aimer ce qui est

L’amour est l’émotion la plus élevée, celle qui nous fait pleinement participer au grand mouvement de la vie.

Je vous propose de laisser descendre toutes ses informations en vous et si vous en ressentez le besoin, vous poser avec un papier et un stylo pour réitérer les expériences proposées afin de prendre conscience de vos personnages intérieurs et vos identifications.

A bientôt !

Ambre Cazaudehore

Ambre Franrenet Cazaudehore est une praticienne psychocorporelle, née le 23 avril 1979. Elle a écrit plusieurs livres et donné des conférences et formations en développement personnel. Elle partage son temps entre ses consultations en région parisienne et à Montauban. Mère d’un petit garçon et belle-mère de deux adolescentes, elle anime régulièrement des stages pour favoriser l’autonomie et la pleine conscience.

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