Savoir ce qu’est un psychobiologue est évidemment une explication qui, même si elle est simple, demande d’être développée correctement pour être comprise. La première interrogation de certaines personnes tient sur le choix de –biologue plutôt que –biologiste qui serait le suffixe le plus généralement utilisé. Ce choix se base sur plusieurs éléments. Le premier et certainement le plus personnel, est que je suis diplômé d’un PhD (équivalent d’un doctorat chez les anglo-saxons) en Anthropobiologie, et que je suis donc anthropo(bio)logue. J’ai naturellement conservé le suffixe appartenant à l’anthropologue que je suis lorsque j’ai évolué vers la thérapie du fait de l’influence prépondérante de cette approche anthropobiologiste dans ma manière de travailler.
Viennent ensuite les raisons plus sémantiques. Le suffixe « –logiste » est uniquement utilisé pour désigner les spécialistes scientifiques tandis que « –logue » désigne également un type de discours (épilogue, monologue) ou un type de relation (homologue). Je me suis toujours senti plus proche de cette idée qu’il s’agit d’un discours, d’un état d’esprit que l’on acquiert au cours des années, au travers des recherches et des expériences plutôt qu’une discipline qui peut simplement être apprise d’un livre, ce qui reflète bien le type de communication avec le psychobiologue. Mais c’est aussi parce que le suffixe « –logiste » est un suffixe agglutiné ; c’est-à-dire qu’il est composé de plusieurs suffixes ; c’est un suffixe complexe, en quelque sorte. Ce suffixe est le résultat de l’opération « –logie » + « –iste ». Le suffixe « –iste » désigne généralement des personnes partisanes d’une doctrine ou d’un courant (les impressionnistes, les créationnistes…) ou l’agent d’une action (un oculiste, un pianiste…). Et je ne me revendique d’aucun courant, l’idéologie étant selon moi le meilleur moyen de se fermer des possibilités et des capacités d’accepter la différence.
Il y a enfin les raisons éthiques qui me sont tout autant personnelles. Au-delà des considérations de sémantique ou de légitimité académique, je tenais à conserver ce lien entre le psycho- et le bio-, entre l’esprit et le corps, car c’est à la base même de ma conception professionnelle en tant que praticien. Dans un monde régit par une philosophie parfois tellement dualiste, qu’elle replongerait presque dans le matérialisme, il est essentiel de retrouver ce lien indéfectible et vital, le seul qui permette d’expliquer les souffrances des personnes et de leur permettre d’avancer vers des solutions concrètes et durables. Je travaille depuis des années avec le décodage biologique et la psychogénéalogie, que j’ai même jusqu’à été intégrer dans mes pratiques chamaniques (cela faisait une addition très intéressante, très riche). Avec la PNL et l’hypnose ericksonienne, c’est ce qui est aussi venu apporter du sens à toutes ces choses, me rapprocher d’une définition véritablement holistique de mon travail de psychobiologue.
Sébastien Cazaudehore
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