Trop souvent, nous avons tendance à considérer qu’un trauma est nécessairement un événement d’une magnitude catastrophique dans la vie d’une personne. Ces événements dramatiques ne constituent que la source la plus évidente des traumatismes (les agressions physiques, les décès de personnes proches,…), mais trop rarement prend-on le temps de considérer que le traumatisme n’est pas l’événement en lui-même, mais la conséquence de la manière dont nous vivons l’événement, ce qui veut dire qu’une expérience n’a absolument pas besoin d’être dévastatrice pour devenir traumatisante. Nous sommes traumatisés lorsque notre capacité à répondre à un danger dans notre environnement, lorsque que quelque chose menace notre survie de telle manière que l’on est totalement dépassé, incapable de réagir de manière appropriée. Cette incapacité de réaction ne pourra même n’être considérée qu’a posteriori de l’expérience elle-même, que cela soit dans les secondes ou même dans les années qui suivent. Il s’agit toujours d’une appréciation quant à la qualité de la réaction que l’on juge avoir eu qui va déterminer la nature même de ce traumatisme et comment nous allons l’engrammer.

Lorsqu’un traumatisme s’installe, il se fait avec un raccourci (cf : https://centre-devas.fr/le-nerf-de-la-guerre/) spécifique à l’expérience vécue et à la manière dont nous avons réagi à l’expérience. Dans tous les cas, nous le vivons comme une perte de connexion, une rupture d’un lien comme lorsque l’on a l’impression d’avoir laissé tomber quelqu’un qui aurait eu besoin de nous, sauf que dans ce cas précis, c’est nous-mêmes que nous avons laissé tombé, c’est avec nous-même que nous avons perdu un lien dans un contexte particulier. Et c’est ce qui peut parfois avoir des conséquences insidieuses et néfastes, car on n’a pas conscience que ce lien a été rompu, que nous avons perdu une partie de la confiance naturelle que nous avons pour agir en toutes circonstances. Ce lien représentait notre capacité à agir dans une situation spécifique, et notre cerveau considérera alors que ce type de situation représentera toujours un danger du fait de l’existence même du traumatisme. De là, peuvent émerger un ensemble de conséquences affectant d’autres aspects de la vie d’une personne, cette perte de confiance en soi venant s’étendre toujours plus avec le temps par exemple, les adaptations comportementales nécessaires pour réussir à éviter ou gérer des situations similaires, certains choix ou capacités deviennent limités,… La personne doit alors exister dans une certaine forme de contrainte inconsciente qui se ressentira sous la forme d’un certain inconfort de vie, une difficulté à atteindre le bien-être auquel elle aspirerait, sans que le traumatisme ne soit même impliqué consciemment, on ne se rend même pas compte qu’il pourrait avoir quelque chose à voir avec ces symptômes.

La principale chose qui permettrait de nous mettre la puce à l’oreille quant à l’influence réelle que ce traumatisme (ou même simplement qu’il existe un traumatisme qui est à la source de ce mal-être insidieux et mal défini) peut avoir dans la vie de quelqu’un, est la compulsion à répéter les actions qui ont causé le problème en premier lieu. La personne semble systématiquement attirer ou être attirée par des situations et des expériences qui s’inscrivent dans une même tonalité. Parfois cela s’exprimera dans le réel, parfois dans l’abstrait, le virtuel ou le symbolique, mais on retrouvera toujours cette tonalité commune qui sera caractéristique du raccourci qui a été initialement fait. Ces répétitions vont parfois se retrouver dans différents cadres de la vie d’une personne, ou même tous à la fois, que cela soit personnelle, amoureuse, professionnelle ou autre, cela dépendant directement de la nature du raccourci qui a été fait. Les enfants vont les mettre en action dans des jeux ou des dessins, les adultes vont les intégrer dans des situations de vie, allant parfois jusqu’à les manifester dans le corps si le cerveau trouve une réponse appropriée dans l’un de ses programmes archaïques (cf : Décodage biologique).

Le trauma n’existe que parce qu’il ne quitte pas l’inconscient, que parce qu’il est contextualisé dans le raccourci initial. La solution consiste alors à recontextualiser les éléments de ce raccourci pour défaire le nœud du traumatisme et libérer la personne.

Sébastien Cazaudehore

« Le temps ne guérit pas toutes les blessures, il leur donne simplement l’espace nécessaire pour s’enfoncer dans le subconscient, où elles continueront d’avoir un impact sur vos émotions et votre comportement. Ce qui guérit, c’est d’aller vers l’intérieur, de vous aimer, de vous accepter, d’écouter vos besoins, d’aborder vos attachements et votre histoire émotionnelle, d’apprendre à lâcher prise et de suivre votre intuition. »

Yung Pueblo

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